Le sucre cambodgien apprécié jusqu'à Paris
Bien qu’il ne soit pas encore certifié, le sucre de palme de Kampong Speu produit par la société Confirel n’est pas à proprement parler un produit inconnu à l’étranger. En octobre 2005, le nectar cambodgien avait obtenu un trophée – une palme d’or, en quelque sorte – dans la catégorie « Bien se nourrir – produits bio » lors de la 18e édition du salon professionnel NatExpo qui se déroulait à Paris. À l’époque, les professionnels de ce salon réunissant des produits écologiques, diététiques, de cosmétique naturelle et d’alimentation biologique, vantaient les remarquables arômes de ce sucre naturel, précisant qu’il était « un produit certifié équitable et en cours de certification bio ». Hay Ly Eang, le PDG de Confirel, explique fièrement que « son » sucre s’exporte vers l’Europe, et notamment la France, depuis la création de la société en février 2001. C’est ainsi que l’on trouve ce premier « produit culturel khmer » dans les rayons de grands magasins parisiens, comme les Galeries Lafayette.
En plus du jus de palme, Confirel fabrique plusieurs produits : fruits confits, cocktails apéritifs, vin et vinaigre de palme. Mais le sucre remporte la palme, représentant à lui seul 90% des exportations de Confirel dans ses deux containers annuels. En partie grâce au trophée de 2005, et aussi au nombre croissant de touristes se rendant à Siem Teap, ce sucre de palme se vend particulièrement bien auprès des étrangers en visite dans le royaume. « Au Cambodge, nous vendons la moitié de nos produits à Siem Reap, 40% à Phnom Penh et le reste dans d’autres villes comme Sihanoukville et Battambang, détaille Hay Ly Eang. 60 à 70% de notre sucre, 40% de notre vin de palme et 15% de notre cocktail Mékong se vendent localement grâce aux visiteurs étrangers. »
Réduire le prix des produits
De 2006 à 2008, la société Confirel a investi pas moins de 200000 dollars, et, pour les années à venir, cherche à mettre au point des produits moins chers afin de répondre aux attentes de consommateurs cambodgiens. En effet, les produits actuels restent onéreux par rapport au niveau de vie moyen local. « Nous étudions actuellement la réalisation de vin ayant une origine différente car les produits naturels à base de sève de palmier restent chers, reprend le PDG de Confirel. Nous voudrions arriver à fabriquer des produits similaires grâce à des matières premières meilleur marché. Par exemple, notre vin de palme produit à base d’alcool de palme est difficile d’accès pour les bourses cambodgiennes (9 dollars la bouteille). Mais si nous arrivions à le fabriquer à partir de l’alcool de riz ou de l’alcool « normal », il coûterait 50 à 60 fois moins cher ». Une sorte de « Cambodia Dry » qui aurait le goût et la couleur du vin de palme sans en être réellement. Malgré ces projets, Confirel mise avant tout sur le sucre, son produit-phare, en raison de son ancienneté et de sa popularité auprès des consommateurs étrangers. Mais ce « sucre de palme d’or » pourrait bien servir à fabriquer d’autres produits dérivés pour compléter la gamme de produits. Selon Hay Ly Eang, grâce aux activités de Confirel, 30% des revenus de la société tombent directement dans l’escarcelle des agriculteurs qu’elle fait travailler, tandis que 30% servent à rémunérer ses employés. La situation actuelle est « bien meilleure qu’auparavant » pour les agriculteurs associés à l’entreprise, selon le PDG, et qui contribue à améliorer la santé de l’économie nationale.
Auteur : R.D.
Cambodge Soir Hebdo n9, 29 novembre 2007